Neuro-atypiques

Dyscalculie : comprendre ce trouble de l’apprentissage et mieux accompagner son enfant

Tuesday
27
May
2025
Dyscalculie : comprendre ce trouble de l’apprentissage et mieux accompagner son enfant
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https://lacartesienne-soutienscolaire.fr/blog/dyscalculie-comprendre-ce-trouble-de-lapprentissage-et-mieux-accompagner-son-enfant

“Il n’a pas la bosse des mathématiques”, “elle n’est pas matheuse”… Ce sont des phrases que l’on entend fréquemment.

Parfois, c’est vrai, on n’aime pas les mathématiques, on ne s’y intéresse pas, donc on ne développe pas ses capacités.

Mais pour certains enfants, les difficultés en maths sont dues à un trouble de l’apprentissage bien particulier : la dyscalculie.

Dans cet article, nous allons :

  • vous en apprendre davantage sur ce trouble
  • vous expliquer comment je fais, en tant que prof de soutien en maths, pour accompagner ces enfants au mieux
  • vous donner des conseils pour aider votre enfant dyscalculique à la maison

Qu’est-ce que la dyscalculie ?

La dyscalculie est un trouble spécifique des apprentissages qui touche principalement la capacité à comprendre et manipuler les nombres. Elle peut affecter :

  • la mémorisation des faits numériques (les tables de multiplication, par exemple),
  • le sens des quantités (comparer, estimer, ordonner),
  • la réalisation de calculs,
  • la résolution de problèmes.

Ce trouble est neurodéveloppemental, c’est-à-dire qu’il trouve son origine dans le fonctionnement du cerveau. Il n’est pas lié à un manque d’intelligence, à une carence éducative ou à un trouble psychologique. Cela paraît évident à certains, mais il me semblait important de le préciser !

La dyscalculie peut être associée à d’autres troubles comme la dyslexie ou le TDAH, mais ce n’est pas toujours le cas.

Selon l’association Dys Solutions France, la dyscalculie concerne environ 4% des enfants, aussi bien filles que garçons.

Les 4 types de dyscalculie

Il n’existe pas de consensus scientifique sur le sujet de la dyscalculie. Mais certains chercheurs comme David C. Geary, ont proposé des typologies qui permettent de mieux comprendre les profils d’enfants en difficulté.

Voici les 4 types de dyscalculie que l’on peut retenir :

La dyscalculie verbale

L’enfant a des difficultés à nommer les quantités, les opérations ou les concepts mathématiques avec des mots. Il comprend parfois le raisonnement, mais a du mal à l’exprimer.

La dyscalculie procédurale

Elle touche la capacité à utiliser les règles et les étapes d’un calcul. L’enfant applique mal les procédures, inverse les opérations, oublie les retenues, etc.

La dyscalculie lexicale (ou symbolique)

L’enfant a du mal à reconnaître et lire les chiffres, les symboles mathématiques, voire les énoncés des problèmes.

La dyscalculie graphique

Ici, ce sont l’écriture et la mise en page qui posent problème : chiffres mal formés, mal alignés, difficultés à poser des opérations correctement.

💡 Ces types ne sont pas exclusifs : un enfant peut présenter plusieurs formes à la fois, ou évoluer avec le temps. Cette typologie aide simplement à mieux comprendre ce trouble dans sa globalité.

Source : Geary, D.C. (2004). Mathematics and learning disabilities. Journal of Learning Disabilities

Comment j’accompagne les enfants dyscalculiques en cours de soutien

J’ai la chance, dans mes cours de soutien en mathématiques, d’accompagner des enfants dyscalculiques (oui, je parle bien de chance).

Voici comment je m’y prends pour les aider au mieux :

1. Je m’appuie sur les recommandations médicales

Je ne suis ni neuropsychologue ni orthophoniste. Donc la première chose à faire pour moi, c’est de m’appuyer sur les recommandations des professionnels de santé qui suivent l’enfant. Ils connaissent bien ses points forts, ses fragilités. Et leurs bilans me permettent de proposer un accompagnement vraiment adapté.

2. J’adapte le format des séances

Je privilégie des séances en individuel ou en duo, plutôt qu’en mini-groupe. Cela me permet de prendre le temps d’expliquer chaque notion à son rythme, de l’aborder autrement, et surtout de la rendre plus concrète.

3. Je valorise

J’encourage systématiquement les efforts, même lorsqu’il y a des erreurs. Pour ces enfants, encore plus que pour tout le monde, l’erreur est un passage obligé.

La pression peut devenir un frein très fort pour eux, et je suis là pour lever ces freins.

4. Je laisse du temps

Je leur laisse du temps de deux manières différentes :

  • du temps pour réfléchir
  • des temps de pause réguliers

Encore une fois, mon objectif est très clair : ne pas les dégoûter des maths.

5. Je “désencombre”

Je donne une seule consigne à la fois, toujours formulée avec des mots simples et des phrases courtes.

Et je reformule si besoin.

6. J’ai investi dans du matériel

Pour les élèves de primaire, j’ai investi dans du matériel concret : set de calcul base 10, jetons, jeux de monnaie, objets à manipuler… Cela permet de faire le lien entre les nombres et leur sens dans la vie de tous les jours.

7. Je varie les approches

Je travaille chaque notion mathématique de plusieurs manières : à l’oral, à l’écrit, en m’appuyant sur le visuel… Varier les supports facilite souvent la compréhension (et la mémorisation).

8. Je ne bloque pas sur les tables

Pour les collégiens, je laisse les tables de multiplication à portée de main. Je ne veux pas qu’ils soient bloqués sur l’automatisation, je veux qu’ils puissent avancer dans leur raisonnement sans entrave.

9. Je travaille sur l’accessibilité

Je prépare par exemple des fiches avec des codes couleurs, pour structurer les informations et les rendre plus accessibles.

10. Je cherche des solutions externes

En ce moment, je suis en pleine discussion avec un partenaire numérique, Cantoo, pour offrir aux familles un logiciel d’accompagnement aux devoirs. Il permettrait de proposer des fiches adaptées, et de soulager les enfants comme leurs parents.

Si mon approche vous parle, n’hésitez pas à me contacter. Que vous soyez parent d’un enfant dyscalculique ou que vous soyez élève dyscalculique, on peut programmer ensemble des séances de soutien adaptées à vos besoins.

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Nos conseils pour accompagner un enfant dyscalculique à la maison

Accompagner un enfant dyscalculique dans ses devoirs ou la préparation de ses évaluations peut être source de stress, pour lui comme pour vous. Pourtant, avec quelques adaptations simples, il est possible de transformer ces moments en occasions de progrès, sans pression inutile.

1. Misez sur des séances courtes et régulières

Les enfants dyscalculiques se fatiguent vite lorsqu’il s’agit de mathématiques. Il est donc plus efficace de travailler sur des périodes courtes, mais fréquentes. 10 à 15 minutes bien concentrées valent mieux qu'une heure de lutte.

L’idéal est de répartir les révisions sur plusieurs jours avant une évaluation.

2. Définissez un objectif précis à chaque séance

Trop d’informations d’un coup peuvent décourager.

Fixez un seul objectif clair par séance : revoir une table, comprendre une procédure, résoudre un type d’exercice… Cela permet de rester concentré et de valoriser les réussites.

3. Ancrez les notions dans le quotidien

Plus un concept est abstrait, plus il sera difficile à comprendre. Essayez de l’ancrer dans des situations concrètes :

  • Comparer des prix en faisant les courses,
  • Cuisiner pour parler de proportions,
  • Utiliser des pièces pour représenter les unités et les dizaines…

Ces activités ne remplacent pas les devoirs, mais les complètent en douceur.

4. Aidez-le à structurer l'information

Les enfants dyscalculiques peuvent se perdre dans une page surchargée. Vous pouvez les aider en :

  • encadrant les consignes ;
  • surlignant les mots-clés ;
  • découpant les exercices en étapes ;
  • utilisant des codes couleurs (les unités en bleu, les dizaines en vert, etc.).

Ces petites adaptations visuelles permettent de mieux organiser la pensée.

5. Révisez autrement

Plutôt que de faire encore et encore les mêmes exercices, variez les approches :

  • poser les questions à l’oral ;
  • reformuler les énoncés à deux ;
  • construire une fiche mémo illustrée ensemble.

Cela stimule d'autres types de mémoire (visuelle, auditive, kinesthésique) et renforce les apprentissages.

6. Encouragez, sans minimiser les difficultés

La dyscalculie peut provoquer une vraie perte de confiance en soi. Il est essentiel de :

  • valoriser chaque progrès, même petit,
  • rappeler que la difficulté ne définit pas la valeur de l’enfant,
  • éviter les comparaisons avec les frères et sœurs ou les camarades.

Soutenir un enfant, c’est lui donner le droit d’apprendre à son rythme, avec ses forces et ses faiblesses.

La dyscalculie reste encore peu connue, mais elle a un vrai impact sur la scolarité et l’estime de soi des enfants. Ce n’est ni un caprice, ni un manque de travail : c’est un trouble neurodéveloppemental, qui mérite qu’on s’y attarde, qu’on le comprenne et surtout, qu’on accompagne les enfants concernés avec patience, pédagogie et confiance.

Si vous êtes parent d’un enfant dyscalculique, ou si vous vous reconnaissez dans les situations décrites, vous n’êtes pas seul(e). Il existe des solutions, des aménagements, des professionnels à votre écoute… et des cours de soutien adaptés à chaque profil.

Et si vous avez besoin d’un coup de pouce, je suis là pour ça.

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